Ces dernières années, on a vu passer pas mal de contenus à sensation annonçant la mort du blogging. Si la mode des années 2008/2010 du blogging est passée et que la blogosphère a conservé son noyau dur, le format texte revient sur le devant de la scène avec des outils qui vous propose de blogger… Sans vous le dire.
Substack: la révolution des Newsletters
Créé en 2017 par 3 amis, Substack transforme ce que pouvait être le blogging des années 2010 en newsletter. Autrement dit, des articles directement envoyés dans la boite de réception des abonnés.
Clairement on peut faire exactement la même chose avec un compte WordPress.com, sauf que d’un point de vue marketing, Substack cible les écrivains indépendants comme les journalistes et les auteurs autopubliés. Vous allez voir également que Substack ne vise pas seulement les créateurs de contenus écrits comme pour Medium, mais ils s’adressent à TOUS les créateurs de contenus souhaitant vivre de leurs créations. Voilà un positionnement plutôt intéressant.
La plateforme leur offre une interface très bien pensée, minimaliste, où le créateur n’a qu’à simplement s’attarder sur son contenu.
Dans sa stratégie marketing, Substack simplifie le message de vente de sa solution. Si vous vous êtes déjà lancé dans la création d’un blog sous WordPress installé sur un hébergement par vos soins (du style OVH, WPserveur, O2Switch, etc.), vous vous apercevez rapidement que la création de contenu vient en dernier.
- Connaître la différence entre les pages et les articles
- Créer vos catégories et étiquettes
- Régler votre page d’accueil
- Installer des applications augmentant les fonctionnalités
- Sécurisé votre site
- Créer l’arborescence de vos futurs contenus
- Et j’en passe…
La plateforme Substack ne vous propose pas de créer un site comme sur WordPress, mais de vivre de vos contenus.
Comment s’y prennent-ils ?
Chaque publication Substack se nomme une newsletter. Vous pouvez en publier des gratuites et des payantes. C’est aussi simple que ça. Et c’est ce qui fait tout le charme de Substack. Le message est clair.
Combien de temps pour créer votre compte Substack ?
Je me suis prêté au jeu. En moins de 10 minutes, tout était prêt. On vous demande la catégorie de vos publications, la promesse et le nom de votre newsletter, votre logo, la couleur principale de votre thème et tout est OK.
Ce n’est absolument pas technique.
Dès que votre compte est créé, une page d’accueil est générée sur laquelle chaque nouveau visiteur sera face à un formulaire pour s’inscrire gratuitement à vos newsletters. S’il ne veut pas, il y a un lien en dessous pour consulter les archives en ligne. C’est très bien fait et vous n’avez pas à gérer un autorépondeur à côté.
Combien coûte Substack ?
C’est gratuit. Dans la continuité de sa stratégie marketing et de son message qui se veut limpide, la plateforme prélèvera 10% de commission sur chacun de vos abonnements lorsque vous commencerez à monétiser certaines newsletters. À la lecture de l’argumentaire, ce principe gagnant/ gagnant lève les freins à créer son compte dès maintenant. Après tout c’est gratuit et Substack commencera à gagner de l’argent lorsque vous en gagnerez également. Difficile de faire plus honnête.
Est-ce que Substack ne permet que la publication de contenus écrits ?
C’est ce que je pensais, mais non. Substack vous propose depuis quelque temps de transcrire vos newsletters en podcast. Une fois de plus, c’est gratuit. La plateforme se veut de proposer une solution pour les créateurs de contenus dans son ensemble et non seulement pour les écrivains. Ce que je trouve assez judicieux.
Et il est même possible en 2023 d’héberger des vidéos directement sur Substack®. La plateforme est dorénavant complète pour les créateurs de contenus qui souhaitent se concentrer sur la création sans dépenser d’argent ni se soucier des sources de trafic.
Quels sont les inconvénients de Substack® ?
Quand on débute, je ne trouve pas de points négatifs. Tout est simple et l’aspect technique a été mis de côté pour rendre la solution accessible à tous. Si comme moi vous vous développez sans les réseaux sociaux, Substack peut vous mettre en avant et vous permettre d’atteindre un public mondial. Et le nombre de créateurs français sur la plateforme ne cesse de grossir.
Une question se pose:
Serez-vous prêt à vous sacrifier pour faire partie des premiers créateurs français qui seront à la Genèse de Substack France ? Est-ce que cela ne risque pas de faire le coup du pétard mouillé comme avec Medium France qui a fermé en 2015 ?
Je pense que ça vaut le coup d’essayer. Le timing de Médium France n’était pas bon (trop précoce) et le concept ne répondait pas aussi bien aux besoins des rédacteurs comme c’est le cas avec Substack.
De plus, si vous utilisez les réseaux sociaux, vous pouvez sans problème partager vos contenus sur vos différents comptes, ce qui permettra à vos newsletters d’avoir des lecteurs qui amorceront votre trafic.
Concernant le SEO, nous en parlerons dans un instant.
Peut-on importer sa liste e-mail sur Substack ?
Oui. Lorsque j’ai créé mon compte, j’ai souhaité exporter ma liste de contact que j’avais sur SG-autorépondeur. Le but étant de l’importer sur Substack afin qu’à chaque nouvelle publication, tous mes contacts puissent également la recevoir par e-mail sans avoir besoin de s’inscrire à nouveau sur un autre formulaire.
Je suis allé dans l’option pour importer des contacts. Après 24 heures de vérification (délai durant lequel l’équipe Substack vous contacte pour vous demander la provenance de vos contacts afin de ne pas altérer la délivrabilité de leurs serveurs), votre liste est bien importée et vous êtes prêt.
En résumé…
Substack® est l’idéal pour débuter. C’est une alternative de qualité, mais j’ai pu constater que les plus gros comptes sont ceux de journalistes (principalement américain) qui ont décidé de publier leurs articles à compte d’auteur au lieu de dépendre d’un journal. C’est-à-dire qu’ils n’arrivaient pas les mains vides sur la plateforme. Des dizaines de milliers de lecteurs ont commencé à les suivre dès le début. Ce qui n’est bien entendu pas le cas lorsque vous débutez en partant de zéro et que vous n’êtes pas reconnu. Si vous utilisez les réseaux sociaux, cela peut vous aider à amorcer votre liste.
Passons maintenant de la référence pour les créateurs de contenu qui aiment le format écrit.
Medium: la plateforme qui favorise les amoureux de lecture
Je suis certains que vous avez déjà entendu parler de cette plateforme de blogging incontournable. Medium se veut être le défenseur des écrivains indépendants et de tous celles et ceux qui aiment lire. Au point d’être prêt à payer pour lire du contenu en illimité.
Contrairement à Substack qui lui vous propose de monétiser vos contenus, Medium quant à lui suggère un abonnement unique de 5€ à tous ces utilisateurs qui veulent lire plus que 3 articles par mois publiés sur la plateforme.
De ce fait, Medium ressemble à un journal où vous pourriez lire les 3 articles de couverture, mais que vous devriez payer pour lire toutes les autres pages. Dans ce journal vous y trouveriez des articles, non pas d’un auteur, mais de tous ces écrivains indépendants qui rédigent pour paraître sur le journal.
Depuis juillet 2021, Medium propose comme pour Substack de vous créer une page d’accueil sur laquelle est situé un formulaire afin que les visiteurs y laissent leur e-mail. Ils recevront ainsi vos prochaines publications.
Vous pouvez comparer le modèle économique de Medium avec Spotify, la plateforme de streaming musicale. Les amoureux de lecture vont s’abonner à Medium pour 5€/ mois et lire en illimité tous les articles publiés sur la plateforme. En fonction du nombre de vue et du temps que les abonnés passent à lire vos articles, Medium vous reversera un pourcentage des abonnements perçus.
Je ne suis pas très fan de cette façon de procéder.
Ils devaient se positionner en se différenciant de leur nouveau concurrent, Substack, mais c’est un système qui, tôt ou tard lorsqu’il évoluera, risque bien de desservir les créateurs.
Les prochaines mises à jour de leurs algorithmes pourraient créer des injustices. Je ne serais pas étonné que dans quelques mois on découvre des rédacteurs Medium livrés à leur triste sort parce que leurs revenus se sont effondrés suite à une nouvelle mise à jour de l’algorithme. Exactement comme pour les artistes qui ne comptaient que sur Spotify®.
Aujourd’hui, la célèbre plateforme musicale rémunère les grosses têtes d’affiche, et les créations populaires sont conçues pour plaire à l’algorithme et générer un maximum de revenus. Nous sommes bien loin du plaisir de créer des chansons qui plaisent aux auditeurs.
Est-ce que Medium peut devenir le prochain Spotify du blogging ?
Il y a de fortes chances. Je la trouve malgré tout très agréable et bien pensée pour les amoureux de lecture. Depuis plusieurs années, le nombre de créateurs français se fait de plus en plus rare ce qui réduit le choix des lectures. Nous n’avons pas la même chance que nos homologues outre-Atlantique.
Certains créateurs comme Valentin Decker se sont développé sur Medium, mais ont ensuite lancé leur propre site pour avoir une meilleure maîtrise de leurs contenus.
Peu importe la plateforme, ce que l’on peut remarquer c’est qu’à un moment ou à un autre, les créateurs en viennent à vouloir voler de leurs propres ailes. Comme un bon ouvrier qui après plusieurs années à se perfectionner dans son domaine en vient à lancer sa propre entreprise.
WordPress n’est peut-être pas ce que vous pensez…
Si vous avez déjà créé un site, vous avez forcément entendu parler de WordPress. Ce CMS est le plus répandu dans le monde et il vous permet de créer non seulement des blogs, mais aussi des sites web et même des boutiques e-commerce.
Après avoir testé pour vous les services de Medium et Substack, j’en suis revenu à découvrir avec un regard neuf la plateforme WordPress. Ces dernières années j’ai installé plus d’une dizaine de sites WordPress avec, à chaque fois, la même méthode:
- Louer un hébergement
- Installer le module téléchargé depuis WordPress.org
- Et me débrouiller tout seul pour l’aspect technique
En 2019, j’ai eu la désagréable expérience de me faire pirater l’un de mes sites. Et puisque j’utilisais le même hébergement pour tous mes sites, je me suis retrouvé infesté de partout. J’ai alors commencé à m’orienter vers d’autres plateformes tout en un comme Podia ou Système.io, dans le but de ne pas avoir à gérer l’aspect « sécurité » de mes sites.
Puis, il y a quelques semaines j’ai découvert les services de WordPress.com. En réalité, je les connaissais sans les connaître.
Dès mes débuts en blogging, on m’avait conseillé d’acheter un hébergement chez OVH et d’y installer un module WordPress. Je ne voyais pas l’intérêt de payer plus cher un même service. Après m’être fait pirater en 2019, je me disais que WordPress n’était peut-être pas adapté à un allergique de la technique comme moi. Mais je ne connaissais pas leur service autohébergé.
Oui, WordPress.com vous propose les fonctionnalités WordPress sans que vous ayez les questions de « sécurité » à gérer. Exactement comme chez Podia, Système.io, Clickfunnel, Substack ou Medium. Et depuis la mise à jour avec leur constructeur de pages Gutenberg, vous pouvez vous amuser avec des blocs et posséder les mêmes fonctionnalités qu’avec Substack en verrouillant l’accès à certains contenus réservés aux abonnés payants. Le tout, très simplement. Rien à voir avec l’usine à gaz que je devais créer il y a quelques années avec un module de WordPress.org installé sur un hébergement OVH.
Lorsque vous souscrivez à une formule WordPress.com, votre site inclut automatiquement des fonctionnalités très faciles à utiliser. Avec la formule à 48€ par an, vous pouvez monétiser vos articles (l’équivalent des newsletters chez Substack) et les envoyer automatiquement par e-mail sans avoir besoin d’utiliser les services d’un autorépondeur. Tout est inclus dans l’offre de WordPress.com.
C’est à ce moment-là que j’ai réalisé que toutes ces plateformes tentaient de réinventer la roue. Elles ne parlaient plus d’articles de blog, mais de newsletters. Au lieu de vous inviter à créer votre site (ce qui fait un peu vieillot en 2021), elles vous invitent à lancer votre newsletter et à gagner de l’argent avec. La promesse est plus charmante.
Puisque WordPress.com possède énormément de fonctionnalités (que vous n’êtes pas obligé de toutes utiliser), ils ne peuvent pas simplifier leur message comme le fait Substack et Medium.
Est-ce plus intéressant d’utiliser WordPress.com quand on est français ?
Oui. Lorsque vous créez votre compte gratuitement sur WordPress.com, vous avez un onglet lecture qui vous permet de découvrir des publications par mots-clés. Allez y faire un tour et vous remarquerez que vous avez l’embarras du choix dans les contenus publiés en français. Ce qui n’est pas le cas chez Substack et encore moins chez Médium. On sent toutes leurs années d’avance.
Côté SEO, vos articles se référenceront beaucoup mieux chez WordPress que chez Susbtack. J’ai remarqué que Medium commençait à bien se défendre en référencement naturel. Mais bon… Ce n’est absolument pas comparable avec WordPress.com, qui utilise une architecture de gestion de contenu que Google connaît maintenant plus que bien.
MISE À JOUR EN DATE DU 06/11/2022
À aujourd’hui, Substack a beaucoup évolué. De plus en plus de créateurs français voient leurs contenus mis en avant dans les suggestions de Substack. De plus, le SEO a été également travaillé pour aider les publications à mieux se référencer sur la SERP (résultats apparaissant dans les moteurs de recherche). En 2022, il est tout aussi intéressant de se lancer sur Substack que sur WordPress.com. Et avec les dernières mises à jour de la plateforme Substack (Podcasts et Vidéos), le choix est vite fait !
Est-ce que la création de blogs sur WordPress est devenue pour les vieux ?
Blog, site web, newsletters, etc. Plusieurs noms pour désigner tout simplement une publication. Comme en parle cet excellent article de Webmarketing-com, on parlait de blogging dans les années 2000 à 2010, puis les réseaux sociaux ont débarqués. Plus tard ce besoin de liberté d’expression non censurée et non maîtriser par les médias historiques ou des boîtes de la Silicon Valley, a forcé les créateurs à s’émanciper vers des plateformes indépendantes où leur travail leur appartient.
Mais au final, ne parlons-nous pas toujours de création de contenus ?
Le blogging se joue-t-il par e-mail ?
Ces dernières années nous avons vu les e-mails quotidiens proliférer comme jamais auparavant. Ce qu’il faut comprendre, c’est que l’évolution des méthodes de publications se fait en fonction de l’endroit où se trouvent les gens.
Si dans les années 2000, on fréquentait les plateformes de blogging et Myspace, en 2010 les réseaux sociaux sont arrivés et petit à petit un exode s’est opéré. En 2016 et 2017, Facebook à changé ces règles concernant les pages que beaucoup de créateurs utilisaient comme un blog et en l’espace de quelques semaines, leurs visibilités à presque disparus.
On en est venu à s’interroger comment il était possible de s’adresser aux gens. Ils étaient toujours autant sur les réseaux sociaux, mais comment faire pour les toucher plus efficacement ?
Après réflexion, nous avons compris que si les gens étaient sur les réseaux c’est qu’ils avaient un smartphone. Qui dit smartphone, dit notifications et boîte e-mail. Ce qui était des articles de blog et ensuite des posts Facebook est devenu des e-mails quotidiens.
C’est ce qui explique qu’en 2019 et 2020, Google a décidé de mettre le holà en filtrant plus efficacement le nombre d’e-mails que pouvaient recevoir ces utilisateurs au quotidien, grâce à l’onglet « promotion ». Une fois de plus, ça a permis de faire le ménage.
Il est vrai que le moyen le plus direct de contacter quelqu’un est l’e-mail, le SMS ou le téléphone. Chaque année, de nouvelles études révèlent que l’e-mail marketing reste l’une des méthodes les plus rentables pour vendre des produits et des services.
Et ça… Ce n’est pas tombé dans l’oreille de sourds !
Je reste convaincu que c’est l’une des principales raisons qui explique que Substack® parle de newsletters plus que d’articles, et qu’elles sont envoyées systématiquement par e-mail à tous les abonnés.
En tant que créateur de contenu, la véritable question à vous poser est celle-ci:
Quelle est la méthode la plus directe pour contacter mon audience ?
La réponse qui vous viendra à l’esprit sera certainement l’e-mail ou le SMS. D’ailleurs, je m’étonne qu’il n’y ait pas plus de créateur qui envoie une notification de publication de contenu avec le lien par SMS. À tester.
Le blogging est-il une affaire de plateforme ?
Heureusement non. Si vous aimez écrire, vous aurez le désir de trouver un moyen simple et efficace de publier vos contenus et de les diffuser auprès de vos abonnés.
Et pour développer votre audience en parallèle, vous avez besoin de faire fructifier vos anciens contenus.
Voilà pourquoi les solutions de référencement naturel ainsi que d’hébergement de podcasts et vidéos inclus avec Substack peuvent vous aider à développer votre présence en ligne sur le long terme. Et ainsi mettre à profit vos anciens écrits.
C’est l’effet cumulé en action.
Si pour vous le blogging c’est simplement publié du contenu écrit à une liste d’abonné, une simple page de capture sur un autorépondeur comme getResponse et l’envoi de vos articles comme des e-mails fera parfaitement l’affaire. Et pour développer votre audience, vous pourrez toujours rédiger de beaux articles invités sur de grosses plateformes.
Choisissez la formule qui vous convient le mieux. L’essentiel étant de créer du contenu et surtout prendre du plaisir.
L’important est le QUOI plus que le COMMENT.
Que ce soit Substack, Medium, Podia, Système.io, Getresponse, Ghost, WordPress.com, tout ça se sont des outils qui répondent au COMMENT.
Le QUOI réside dans cette force intérieure qui vous pousse chaque jour à vous jeter sur votre clavier pour y matérialiser vos pensées.
Et vous ? Quel est votre QUOI ? Quel COMMENT allez-vous choisir ?
Julien